Lundi, le Mondial de l’Automobile de Paris est témoin d’une concurrence intense entre constructeurs automobiles chinois et européens, sur fond d’escalade des tensions alors que l’Union européenne s’apprête à imposer d’importants droits de douane sur les voitures électriques fabriquées en Chine et que le secteur souffre d’une faible demande.
L’exposition, le plus grand salon automobile d’Europe, se tient cette année à un moment charnière où les constructeurs automobiles européens en difficulté doivent prouver qu’ils sont toujours compétitifs tandis que les entreprises chinoises cherchent à prendre pied sur un marché concurrentiel.
« C’est un match entre la Chine et l’Europe », a déclaré Phil Dunn, directeur général du cabinet de conseil stratégique Stax. « C’est l’arène dans laquelle ils ont choisi de se battre… Les Européens disent que c’est leur domaine tandis que les Chinois viennent le prouver. leurs droits. »
Neuf marques chinoises dévoileront leurs derniers modèles au salon cette année, selon Serge Gaschot, PDG du Mondial de Paris. La Chine a participé en nombre similaire à l’exposition de 2022, où elle représentait près de la moitié des marques participantes.
Mais cette année, ce nombre ne représentera qu’environ un cinquième des marques participantes au salon, dans un contexte de performances bien meilleures de l’industrie automobile en Europe, qui témoigne de la détermination à défendre sa domination dans le secteur.
Plus tôt ce mois-ci, les États membres de l’Union européenne ont soutenu de justesse l’imposition de droits de douane sur l’importation de voitures électriques fabriquées en Chine.
Samedi, le ministère chinois du Commerce a annoncé que le dernier cycle de négociations avec l’Union européenne concernant les droits de douane imposés par le bloc sur les voitures électriques fabriquées en Chine s’était terminé à Bruxelles, des « divergences majeures » subsistant entre les deux parties.
Bruxelles a décidé d’imposer de nouveaux droits de douane pouvant aller jusqu’à 35,3% sur les importations de voitures électriques fabriquées en Chine.
Les représentants de Pékin et du bloc des 27 ont tenu huit séries de négociations sur cette question à Bruxelles depuis le 20 septembre. « Il existe encore des différences significatives entre les deux parties », indique un communiqué publié par le ministère, ajoutant que Pékin avait invité les négociateurs de l’UE à poursuivre les discussions en Chine.
Le communiqué indique que les négociateurs « ont fait des progrès importants dans certains domaines », mais « ils ne sont pas parvenus à une solution acceptable qui satisfasse les deux parties ».