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Algérie : Comment concilier sécurité publique et protection animale face à la menace des chiens errants ?

Algérie : Comment concilier sécurité publique et protection animale face à la menace des chiens errants ? Algérie : Comment concilier sécurité publique et protection animale face à la menace des chiens errants ?

M’sila – Le drame de la petite Tasnime, dévorée par une meute de chiens errants dans un quartier de la ville de M’sila, a ravivé un débat brûlant en Algérie : comment protéger les citoyens sans sombrer dans la cruauté envers les animaux ?

Ces dernières semaines, les réseaux sociaux se sont enflammés après la diffusion de vidéos montrant l’abattage massif de chiens errants dans plusieurs wilayas. Ces images, parfois insoutenables, ont suscité une vague d’indignation et relancé la question de la gestion éthique de ces animaux devenus, malgré eux, un problème de société.

Un fléau qui inquiète les habitants

Dans de nombreuses communes, la prolifération des chiens errants inquiète les habitants. Les attaques se multiplient, touchant souvent les plus vulnérables : enfants et personnes âgées.
Les autorités locales se retrouvent ainsi face à un dilemme : comment endiguer un phénomène qui menace la sécurité publique sans recourir à des méthodes barbares ?

Les témoignages recueillis par plusieurs médias révèlent une même angoisse : la peur de sortir la nuit, la crainte pour les enfants, et la colère contre l’inaction des pouvoirs publics.
La mort tragique de la petite Tasnime, âgée de trois ans, n’a laissé derrière elle que ses vêtements, déchirés par les crocs des chiens. Une scène insoutenable qui a semé l’effroi dans toute la région.

Des campagnes d’abattage qui divisent l’opinion

Face à la pression populaire, certaines communes ont lancé des campagnes d’élimination de chiens errants. Mais ces opérations, souvent filmées et diffusées sur les réseaux, ont choqué une grande partie de l’opinion publique.

Sur X (Twitter), le hashtag #ArrêtezLaGaloufa – en référence à la pratique consistant à entasser les animaux dans des cages avant de les électrocuter – a explosé.
De nombreux internautes ont dénoncé des actes de cruauté inacceptables dans un pays où la religion et la tradition prônent la compassion envers les animaux.

« L’islam est un message de miséricorde. Le Prophète ﷺ a interdit de nuire aux animaux, même aux chiens », a rappelé un internaute, outré par ces scènes jugées indignes d’une société musulmane.

Le programme “TNR”, une alternative humaine et efficace

Des associations de protection animale et plusieurs vétérinaires plaident pour la mise en œuvre d’une stratégie plus scientifique : le programme TNR (Trap–Neuter–Return), c’est-à-dire capturer, stériliser et relâcher.

Cette méthode, déjà adoptée dans de nombreux pays, consiste à attraper les chiens errants, les stériliser pour freiner leur reproduction, puis les relâcher dans leur territoire s’ils ne présentent pas de danger.
Les études montrent qu’avec le temps, cette approche réduit naturellement la population canine et diminue l’agressivité des meutes.

« L’élimination ne fait qu’aggraver le problème, car d’autres chiens reviennent aussitôt pour occuper le territoire laissé vide », expliquent des experts de l’Organisation mondiale pour la protection animale.

Sensibilisation et mesures sanitaires : un impératif national

Les spécialistes rappellent que la solution passe aussi par la prévention et la responsabilisation.
Le laxisme de certaines familles, qui laissent leurs animaux sans vaccination ou abandonnent leurs portées dans la rue, aggrave la situation.
Selon les chiffres officiels, l’Algérie enregistre chaque année près de 15 décès dus à la rage, un chiffre qui pourrait être drastiquement réduit par de simples campagnes de vaccination.

Les autorités ont d’ailleurs promis d’intensifier les campagnes de stérilisation et de vaccination, avec pour objectif l’éradication du virus de la rage d’ici 2030.
Mais au-delà des chiffres, c’est tout un changement de mentalité qui s’impose : cesser de voir l’animal comme un ennemi, et comprendre qu’un équilibre entre sécurité publique et bien-être animal est non seulement possible, mais nécessaire.

Entre compassion et responsabilité

Les experts insistent : protéger l’humain ne doit pas signifier exterminer le chien.
L’Algérie, comme de nombreux pays confrontés à la même problématique, peut s’inspirer de modèles réussis alliant fermeté, science et humanité.
Car une société se mesure aussi à la manière dont elle traite ses plus faibles – qu’ils soient humains ou animaux.

« Les sociétés civilisées ne tuent pas pour résoudre un problème. Elles éduquent, organisent et préviennent », conclut un militant de la cause animale.

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