ALGER – Le gouvernement s’apprête à lancer un nouveau programme de financement destiné à l’acquisition de bus de transport public, dans le cadre de la mise en œuvre des directives du président de la République relatives au renouvellement du parc national de transport et à l’importation de 10 000 nouveaux bus.
Selon les précisions du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et du Transport, Said Sayoud, le financement de ces opérations se fera à travers les crédits accordés par l’Agence nationale de soutien et de développement de l’entrepreneuriat (NASDA) au profit des jeunes transporteurs, tandis que les premières livraisons de bus sont prévues dès janvier 2026.
La première vague concernera les bus de marque TIRSAM, suivie par d’autres livraisons successives attendues en février et mars. Parallèlement, le ministère du Transport, en coordination avec celui de l’Industrie, a entamé un recensement détaillé des bus concernés par l’opération de renouvellement du parc à travers l’ensemble des wilayas.
Un plan national pour moderniser le transport public
En réponse à une requête adressée au Premier ministre par un groupe de députés d’Alger, Said Sayoud a confirmé que le plan de renouvellement et de renforcement du parc de transport public de voyageurs s’inscrit dans la continuité des instructions présidentielles visant à retirer les bus âgés de plus de trente ans et à les remplacer par des véhicules neufs dans un délai de six mois.
Le ministre a précisé que son département, en collaboration avec le ministère de l’Industrie et d’autres secteurs concernés, travaille à définir les modalités pratiques de mise en œuvre de ce programme, tout en préparant un bilan exhaustif du nombre de véhicules à remplacer.
Concernant la participation du secteur bancaire, le ministère du Transport a coordonné avec la NASDA afin de faciliter l’accès au financement pour les transporteurs, conformément au décret présidentiel n°03-300 du 11 septembre 2003, relatif au soutien à l’emploi des jeunes.
Encadrement, sécurité et hygiène : un cahier des charges actualisé
Dans la même optique, les services du ministère travaillent à la mise à jour du cahier des charges régissant le transport de voyageurs, notamment en matière de continuité du service, de respect des normes de propreté et de sécurité routière.
Un projet prévoit la création de commissions locales mixtes, composées d’un inspecteur du transport terrestre, de représentants des directions de l’environnement, de l’industrie, ainsi que des services de sécurité et des communes. Ces commissions auront pour mission de contrôler régulièrement sur le terrain l’état des bus et leur conformité aux normes.
Formation et encadrement des conducteurs
Le ministre a tenu à préciser qu’aucune suspension n’a été opérée concernant la formation professionnelle des conducteurs pour l’obtention du certificat de compétence professionnelle (CCP), obligatoire pour la conduite des véhicules de transport de personnes, de marchandises et de matières dangereuses.
À ce jour, 398 centres agréés sont opérationnels à travers le territoire national. Le ministère a adressé plusieurs directives pour renforcer l’encadrement pédagogique et les contrôles d’inspection, tout en appelant les directions locales à organiser des campagnes de sensibilisation en faveur de la sécurité routière.
Une programmation régionale sera mise en place pour accueillir les transporteurs et les inciter à inscrire leurs conducteurs dans les formations nécessaires, en priorité ceux disposant d’un grand parc de véhicules, notamment dans le transport de marchandises.
Renforcement de la surveillance technique
Afin d’améliorer le contrôle technique des véhicules, le ministère a adressé une instruction aux directions locales du transport et à l’Entreprise nationale de contrôle technique des véhicules pour intensifier les inspections auprès des agences de contrôle technique. L’objectif : garantir le respect strict du cahier des charges et lutter contre les pratiques abusives signalées dans certaines agences.
Enfin, le ministère a également lancé un programme de formation spécialisée pour 180 cadres des directions du transport, en collaboration avec l’Entreprise nationale de contrôle technique, afin de renforcer les capacités d’inspection et de supervision sur le terrain.