BRUXELLES – Alors que les dirigeants européens se réunissent ce lundi dans la capitale belge, la Hongrie a de nouveau exprimé ses réserves à l’égard de la ligne suivie par l’Union européenne sur le dossier ukrainien. Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a accusé les responsables européens de vouloir entraîner le continent dans une confrontation directe avec la Russie.
Dans des déclarations relayées par les médias hongrois, le chef de la diplomatie a estimé que plusieurs capitales européennes cherchent à entraver les initiatives diplomatiques visant à mettre fin au conflit en Ukraine. Selon lui, ces tentatives ne sont pas nouvelles et s’inscrivent dans une continuité observée depuis les premières discussions russo-ukrainiennes organisées à Istanbul en 2022.
Péter Szijjártó a également évoqué la rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et l’ancien président américain Donald Trump, tenue en Alaska le 15 août 2025, qu’il présente comme un autre moment où, selon Budapest, des efforts de dialogue auraient été fragilisés par des positions européennes jugées trop rigides.
S’exprimant sur la chaîne publique hongroise M1, le ministre a dénoncé ce qu’il qualifie d’« actes de provocation de plus en plus explicites » de la part de responsables européens et d’institutions basées à Bruxelles. Il a toutefois insisté sur la volonté de son pays de rester à l’écart de toute escalade militaire.
« La Hongrie n’acceptera en aucun cas d’être entraînée dans une guerre », a-t-il affirmé, assurant qu’il défendrait cette position lors de la réunion du Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne. Budapest, a-t-il ajouté, est prête à faire face à toute pression ou tentative de remise en cause de sa ligne diplomatique.
Cette prise de position s’inscrit dans la continuité de la politique du Premier ministre Viktor Orbán, régulièrement critique à l’égard de certaines orientations européennes vis-à-vis de Moscou. Le dirigeant hongrois s’est notamment opposé à l’arrêt des importations d’énergie russe, estimant qu’une telle décision porterait atteinte aux intérêts économiques de son pays.
Récemment, Viktor Orbán avait également proposé d’accueillir une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine afin d’explorer les voies d’une désescalade du conflit en Ukraine, une initiative qui n’a finalement pas abouti. Depuis son retour au pouvoir, le chef du gouvernement hongrois revendique une politique dite d’« ouverture à l’Est », visant à maintenir un équilibre entre les relations avec l’Union européenne et celles avec la Russie, mais aussi avec des partenaires comme la Chine et la Turquie.