L’adhésion de l’Algérie à la Nouvelle Banque de Développement : Quelles perspectives pour l’économie ?

Suite à la conférence de presse sur les « Résultats des réunions de printemps 2024 du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international », le samedi 27 avril, le Ministre des Finances, Monsieur Laaziz Faid, a déclaré que les procédures d’adhésion de son pays à la Nouvelle Banque de Développement (NBD) des BRICS « ont atteint leurs phases finales ».

Selon les rapports locaux citant le ministre des Finances, le processus est presque terminé et devrait être finalisé dans les prochains jours.

Cette annonce intervient quelques jours après sa rencontre avec la présidente de la NBD, Dilma Vana Rousseff, en marge de sa participation aux réunions de printemps 2024 du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à Washington. Ils ont discuté en particulier de l’évolution du processus d’adhésion de l’Algérie à l’institution.

Lors de la réunion, Mme Dilma Rousseff a précisé que ce processus se déroule conformément au calendrier convenu et que les procédures légales et institutionnelles de cette adhésion sont en phase finale. Les deux parties ont également discuté des possibilités de coopération future avec l’Algérie pour le financement de projets de développement stratégiques et structurels de l’économie algérienne.

L’Algérie accorde un intérêt particulier à l’adhésion à cette institution financière. En juillet de l’année dernière, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé la demande de son pays de contribuer à la banque des BRICS, fixant la contribution à 1,5 milliard de dollars, lors d’une rencontre avec une chaîne de télévision chinoise, soulignant la volonté de son pays de devenir membre contributeur de la banque.

La Nouvelle Banque de Développement : Un acteur clé pour les pays émergents

La Nouvelle Banque de Développement (NBD) est une banque de développement multilatérale créée par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (BRICS) dans le but de mobiliser des ressources pour des projets d’infrastructure et de développement durable dans les marchés émergents et les pays en développement.

Basée à Shanghai, la NBD est le bras financier du bloc des BRICS et est souvent considérée comme le fer de lance du groupe dans ses efforts pour promouvoir un nouvel ordre mondial, en présentant la banque comme une alternative aux institutions financières internationales dominantes (FMI et Banque mondiale en particulier).

L’idée de créer la banque, actuellement présidée par la Brésilienne Dilma Rousseff, est née en Inde lors du sommet du bloc en 2012 à Delhi, avant que les membres des BRICS ne conviennent de créer la banque lors du sommet suivant en Afrique du Sud en mars 2013. Lors du cinquième sommet du groupe, qui s’est tenu au Brésil en juillet 2014, l’accord portant création de la banque et ses statuts ont été signés.

La banque, dont le lancement a coïncidé avec l’annonce d’un fonds de réserve d’urgence pour les pays du bloc, a été créée en 2015 avec un capital de 100 milliards de dollars, répartis à parts égales entre les membres fondateurs.

La NBD vise à agir comme un catalyseur pour combler le fossé entre la disponibilité des ressources financières et les besoins croissants des membres fondateurs et des pays en développement émergents. Elle aspire également à jouer un rôle actif dans l’élargissement de son impact sur les pays des marchés émergents et les pays en développement en fournissant des financements pour des projets d’infrastructure et de développement durable.

Adhésion de l’Algérie : Opportunités et perspectives

L’Algérie compte sur son adhésion à cette institution financière pour bénéficier des opportunités d’investissement prometteuses qu’elle offre, notamment compte tenu de la taille croissante des marchés des pays du bloc des BRICS.

Houari TIGHERSSI, professeur d’économie et ancien parlementaire de la Commission des finances et du budget, souligne l’importance particulière pour l’économie de l’accès de l’Algérie aux marchés mondiaux, en particulier aux marchés qu’il qualifie de « modernes ».

Il ajoute : « Lorsque nous parlons de marchés modernes, et en ce qui concerne les avantages pour l’économie algérienne de la Nouvelle Banque de Développement, ces marchés offrent des solutions spécifiques dans ce contexte… notamment pour un groupe de pays développés comme la Chine, l’Inde et la Russie… et des pays qui ont la capacité d’absorber les différentes productions (en référence à la taille des marchés dans ces pays et aux vastes opportunités économiques qu’ils offrent) ».

Il poursuit : « L’Algérie possède un potentiel énergétique, minier et un système agricole solide, ainsi que d’autres secteurs importants, et elle a besoin de commercialiser ses produits, ainsi que d’attirer des investissements étrangers directs dans ces ressources énergétiques, notamment le pétrole et le gaz… en tenant compte également des projets importants qui ont été lancés dans le secteur minier, d’autant plus que l’Algérie est l’un des quatre principaux pays au monde en termes de réserves de fer, de zinc et de plomb ».