Vienne, Autriche — Le paysage éducatif autrichien est en pleine mutation. Le gouvernement a récemment officialisé une nouvelle loi interdisant le port du hijab et de tout autre couvre-chef islamique traditionnel pour les filles de moins de 14 ans dans les établissements scolaires publics et privés.

La coalition au pouvoir – regroupant le Parti populaire, le Parti social-démocrate et NEOS – a défendu cette mesure en la présentant comme un « engagement clair en faveur de l’égalité des sexes » et de l’intégration précoce. La ministre de l’Intégration, Claudia Plakolm, a confirmé que cette interdiction devrait prendre effet dès l’année scolaire 2026/2027.
Une mesure controversée et un précédent légal
Ce vote relance un débat déjà houleux. Des voix s’élèvent pour dénoncer le risque que cette loi soit jugée inconstitutionnelle, et qu’elle ne serve qu’à « alimenter le sentiment antimusulman » dans le pays. Il est important de rappeler qu’une tentative similaire d’interdiction en 2019 avait été rejetée par la plus haute cour autrichienne.
Toutefois, le gouvernement actuel se montre confiant, soulignant un point clé : le nombre de filles musulmanes de moins de 14 ans dans les écoles a explosé, passant de 3 000 à 12 000 ces dernières années.
Sanctions et réactions de la communauté
En cas de non-respect de cette nouvelle réglementation, la loi prévoit une approche progressive :
- Première infraction : Lancement de discussions avec l’élève et ses parents par l’administration scolaire.
- Récidive : Information systématique de l’agence de protection de l’enfance et de la jeunesse.
- Sanction ultime : Imposition d’une amende aux familles ou aux tuteurs, pouvant atteindre 800 euros.
De son côté, la Communauté islamique d’Autriche a vivement critiqué la démarche. Elle accuse la coalition au pouvoir de chercher un « gain politique » facile en exploitant les sentiments xénophobes, plutôt que de se concentrer sur le bien-être et l’éducation harmonieuse des enfants.