ALGER – Le taux de change de l’euro sur le marché noir algérien a atteint un niveau historique, franchissant pour la première fois la barre des 280 dinars au cours de la dernière semaine de novembre. Cette flambée traduit une pression croissante sur le dinar, malgré un taux d’inflation annuel officiellement modéré, établi à 2,2 %.
Selon les données locales de suivi des changes, l’euro a connu une progression de plus de 18 dinars en moins d’un an. Depuis fin juin, la devise européenne est passée d’environ 260,5 dinars à 274 dinars début novembre, atteignant 276,5 dinars en fin de mois, avant de franchir finalement le seuil critique de 280 dinars. Lors des dernières heures, une nouvelle hausse l’a propulsé à 282 dinars, signalant un déséquilibre structurel dans l’offre et la demande sur le marché parallèle.
Le dollar américain n’est pas en reste : il s’est établi à 242 dinars, contre 239 dinars deux jours plus tôt, se rapprochant du record de 248 dinars enregistré en décembre dernier.
Cette envolée des devises sur le marché noir s’explique par une combinaison de facteurs, notamment le déséquilibre chronique entre offre et demande, ainsi qu’une forte spéculation sur l’euro. Les principaux acheteurs sont les importateurs, les commerçants et les particuliers cherchant à financer des achats de véhicules ou d’autres biens importés.
Malgré cette pression sur le marché parallèle, le marché officiel des changes reste relativement stable grâce à des réserves de change comprises entre 60 et 70 milliards de dollars. Les cours officiels affichent de légères variations : l’euro à 150,67 dinars et le dollar à 130,48 dinars, illustrant l’écart important entre les deux marchés et la difficulté des autorités à réguler efficacement le marché parallèle.