ALGER – Le taux de change de l’euro sur le marché parallèle algérien a atteint un niveau record, dépassant les 280 dinars pour la première fois la dernière semaine de novembre, illustrant la pression croissante sur la monnaie locale. Dans le même temps, les indicateurs officiels de l’inflation montrent une stabilité relative avec un taux annuel de 2,2 %.
Selon les sites spécialisés dans le suivi des devises, l’achat de 100 euros coûte désormais 28 300 dinars, soit une hausse de plus de 18 dinars en moins d’un an. Le dollar américain a également connu une augmentation, atteignant 242 dinars, proche de son record de décembre dernier à 248 dinars. Cette flambée s’explique par un déséquilibre entre l’offre et la demande et par une spéculation autour de l’euro, avec une rétention volontaire par certains détenteurs.
Le principal demandeur de devises sur le marché parallèle reste le secteur automobile, les commerçants et les importateurs qui ont besoin de devises pour leurs transactions internationales. Malgré cela, le marché officiel reste relativement stable grâce à des réserves de change estimées entre 60 et 70 milliards de dollars, avec des variations minimes pour l’euro (150,67 DZD) et le dollar (130,48 DZD).
Les experts économiques attribuent cette situation à l’insuffisance de l’offre sur le marché parallèle, devenu le principal fournisseur pour les étudiants, patients et petits importateurs, aggravée par la reprise des importations directes de véhicules par les particuliers. Face à cette réalité, le ministère du Commerce extérieur a limité l’importation de voitures de moins de trois ans aux résidents individuels, interdisant leur vente dans des circuits commerciaux non autorisés, afin de réguler l’usage des devises et limiter les pratiques spéculatives.
Parallèlement, les économistes alertent sur le risque de financement non conventionnel, notamment la hausse du plafond de recours à la Banque centrale dans le projet de loi de finances 2026, qui pourrait accroître l’endettement intérieur, peser sur la valeur du dinar et menacer la stabilité monétaire.
Malgré ces pressions sur le marché parallèle, l’inflation officielle reste modérée. Le taux annuel d’inflation s’établit à 2,2 % en septembre 2025. Sur un an, les prix ont diminué de 2 %, tandis que la variation mensuelle est de -0,7 %, principalement grâce à la baisse des prix alimentaires (-1,4 %), notamment des légumes frais (-19 %) et de la pomme de terre (-18,1 %), compensée par la hausse des prix de la volaille (+19 %) et des fruits (+21,6 %).
FAQs
- Pourquoi l’euro atteint-il des niveaux record sur le marché parallèle ?
En raison du déséquilibre entre l’offre et la demande et de la rétention volontaire des devises par certains détenteurs. - Le marché officiel suit-il la même tendance ?
Non, il reste stable grâce aux réserves de change substantielles et aux interventions réglementaires. - Quels secteurs sont les plus affectés par la hausse de l’euro ?
Les importateurs, le secteur automobile et les particuliers qui voyagent ou étudient à l’étranger. - Cette hausse de l’euro impacte-t-elle l’inflation officielle ?
Non, l’inflation reste modérée à 2,2 % grâce à la baisse des prix alimentaires et à d’autres facteurs de stabilisation. - Quelles mesures prend le gouvernement pour limiter les effets de la spéculation ?
Limitation de l’importation directe de véhicules, régulation des ventes dans les circuits commerciaux et contrôle des transactions en devises.
