A l’approche de la Foire Commerciale Intra-Africaine (IATF), l’Algérie dévoile sa stratégie pour devenir un leader continental de l’industrie automobile. Selon Rachid Bekhchi, président de la Bourse de Sous-traitance et de Partenariat de l’Ouest, la priorité n’est plus à l’assemblage mais au développement d’un tissu dense de sous-traitants locaux, capables de s’intégrer dans les chaînes de valeur africaines.
ALGER – La Foire Commerciale Intra-Africaine (IATF), qui se tiendra en septembre à Alger, représente une « étape décisive » pour le positionnement de l’Algérie sur le continent, surtout après l’entrée en vigueur de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF). Pour Rachid Bekhchi, président de la Bourse de Sous-traitance et de Partenariat de l’Ouest (BSTP Ouest), cet événement incarne la nouvelle dynamique africaine orientée vers une production commune.
Une stratégie axée sur la sous-traitance et non l’assemblage
Dans une déclaration au journal « Echourouk », M. Bekhchi a souligné que l’Algérie ambitionne de devenir un acteur majeur de l’industrie automobile en Afrique, juste après l’Afrique du Sud et l’Égypte, deux pays dotés de décennies d’expérience. Cependant, l’Algérie a choisi « une voie différente ».
« Notre stratégie repose sur le développement des usines de sous-traitants et de fournisseurs », explique-t-il. Selon lui, ces acteurs commencent à s’imposer, bien que timidement, grâce aux nouvelles réglementations visant à assainir le marché. « C’est le véritable socle pour bâtir une industrie automobile intégrée, en permettant à nos sous-traitants de devenir des pôles industriels actifs dans l’écosystème africain. »
Une vitrine internationale et des opportunités concrètes
La priorité de la BSTP, insiste M. Bekhchi, est de renforcer le marché local en accompagnant les usines de fabrication de pièces de rechange qui ont déjà noué des partenariats avec des opérateurs mondiaux. « Le but est de consolider d’abord leur positionnement en Algérie, avant de les aider à s’orienter avec assurance vers le marché africain. »
L’IATF sera une occasion unique pour ces entreprises de présenter leur savoir-faire. « Des personnalités de premier plan sont attendues, comme la présidente du groupe Volkswagen Afrique, le président du groupe Porsche, ainsi que de hauts responsables de Hyundai et Nissan« , a révélé M. Bekhchi. Cette présence de grands groupes internationaux témoigne de l’intérêt porté au potentiel algérien.
Le salon ne se limitera pas à l’automobile. Il présentera également des produits électroménagers, électroniques, des matériaux de construction et du BTP, offrant une vision complète des capacités industrielles du pays. L’engagement de la Banque Africaine d’Import-Export à fournir des financements massifs est un autre facteur qui devrait stimuler les investissements et les échanges.
Des rencontres B2B et des perspectives prometteuses
Des visites d’usines sont prévues pour les délégations de Volkswagen et Nissan, ainsi que des ateliers de travail pour identifier les opportunités et relever les défis. « La préparation minutieuse des rencontres B2B avec les partenaires africains fera de cet événement une occasion de rapprochement majeur », a affirmé M. Bekhchi.
En conclusion, il a laissé entrevoir que le salon pourrait révéler des « surprises, notamment dans le domaine de l’industrie militaire automobile », tout en soulignant que l’avenir exigera un travail acharné pour concrétiser ces ambitions.