Les New-Yorkais se rendent aux urnes ce mardi pour élire leur nouveau maire. Zohran Mamdani, un socialiste démocrate d’origine indienne et fervent opposant de Donald Trump, est donné favori par les sondages. Cette élection, qui suscite un vif intérêt et une participation anticipée record, met en lumière les tensions politiques et les dynamiques de vote uniques de la métropole américaine.
NEW YORK — Les habitants de New York élisent ce mardi un nouveau maire pour leur ville. Le favori des sondages est Zohran Mamdani, un musulman d’origine indienne de 34 ans, issu de l’aile gauche du Parti Démocrate et un opposant « acharné » à Donald Trump.
Trump : « Si je devais choisir entre un mauvais démocrate (Andrew Cuomo) et un communiste (Zohran Mamdani), je choisirais le mauvais démocrate. »
Le vote commence à six heures du matin (11h00 GMT) et se termine à neuf heures du soir (02h00 GMT mercredi). Lincoln Mitchell, professeur à l’Université de Columbia, s’attend à une forte participation pour cette élection « très disputée ».
Depuis des mois, les sondages montrent Mamdani en tête des intentions de vote. Un récent sondage a indiqué que ce candidat devançait son principal adversaire, l’ancien gouverneur de l’État Andrew Cuomo, de 4,5 à 16 points. Cuomo se présente en tant que candidat indépendant après avoir perdu les primaires de son parti face à Mamdani.
Quant au candidat républicain Curtis Sliwa (71 ans), classé troisième dans les sondages, il a un passé remarquable : figure médiatique, fondateur du groupe bénévole « Guardian Angels » et grand amateur de chats.
Environ 735 300 électeurs ont voté de manière anticipée, un chiffre quatre fois supérieur à celui des dernières élections municipales de 2021, qui avaient vu une participation totale de 1,15 million de personnes (soit 23,3 %).
Le vote anticipé, une tendance récente à New York, attire de nouveaux électeurs, mais « cela peut aussi être un signe de grand enthousiasme pour un candidat ou d’inquiétude quant aux résultats des élections », a déclaré John Cain de l’Université de New York.
Plus de cinq millions de personnes, dont plus de 60 % de démocrates, sont invitées à voter pour élire le 111ème maire de New York, qui prendra ses fonctions le 1er janvier.
Attaques de Trump
Quant à Trump, il n’a cessé de faire des commentaires et de prendre position durant cette campagne. Lors d’une interview avec CBS dimanche, il a déclaré : « Si je devais choisir entre un mauvais démocrate (Andrew Cuomo) et un communiste (Zohran Mamdani), je choisirais le mauvais démocrate. »
Alors que le président républicain a déployé l’armée dans plusieurs bastions démocrates (Portland, Chicago, Washington, Memphis, Los Angeles), Mamdani s’est engagé à une opposition « acharnée » à ses politiques anti-immigration et à sa guerre judiciaire contre ses « ennemis politiques ».
De son côté, Elon Musk a appelé, via sa plateforme « X », à voter pour Andrew Cuomo plutôt que pour « Mamdani ou quel que soit son nom ».
Même au sein de son propre parti, le candidat ne bénéficie pas d’un soutien unanime. Plusieurs personnalités de premier plan, dont le leader des sénateurs démocrates Chuck Schumer, ne l’appuient pas publiquement, et ceux qui l’ont fait sont restés très prudents.
Comme Zohran Mamdani, Obama a dénoncé les attaques « anti-islamiques » menées par certains partisans d’Andrew Cuomo.
Bien qu’il ait tardé à soutenir Zohran Mamdani, le leader des démocrates à la Chambre des Représentants, Hakeem Jeffries, ne pense pas qu’il sera « l’avenir » de leur parti, malgré l’enthousiasme qu’il suscite à New York.
Les experts interrogés par l’AFP partagent l’avis de Jeffries, soulignant la nature de la vie politique à New York par rapport au reste du pays.
Compliments d’Obama
De son côté, l’ancien président démocrate Barack Obama a salué la campagne du jeune socialiste lors d’un appel téléphonique samedi, selon le New York Times. Comme Zohran Mamdani, Obama a dénoncé les attaques « anti-islamiques » menées par certains partisans d’Andrew Cuomo.
L’État voisin du New Jersey élit également son prochain gouverneur, un poste disputé par l’homme d’affaires républicain Jack Ciattarelli et la démocrate plus modérée Mikie Sherrill.
L’État était considéré comme un bastion démocrate au cours de la dernière décennie, mais lors des dernières élections présidentielles, Donald Trump a considérablement réduit l’écart.
De même, la Virginie se prépare à élire sa première gouverneure. Les sondages indiquent que la démocrate Abigail Spanberger, ancienne agente de la CIA, devance de peu la républicaine Winsome Earle-Sears, ancienne militaire des Marines.
De l’autre côté du pays, les Californiens votent pour un redécoupage de la carte électorale de l’État au profit du Parti Démocrate, en réponse à une initiative similaire de Trump au Texas.