MADRID – C’est un débat qui revient comme un refrain lancinant à chaque trêve internationale. Vinicius Junior, l’attaquant vedette, souffre-t-il d’un dédoublement de personnalité footballistique ? Étincelant et décisif sous la tunique du Real Madrid, le Brésilien peine souvent à assumer le costume de leader absolu avec son équipe nationale. Mais cette impression visuelle résiste-t-elle à l’analyse des chiffres ?
Une étude des données relayée par le quotidien espagnol Marca nuance ce constat pour la saison 2025/2026. Sur le plan purement comptable, le « Vini » de Madrid et celui du Brésil font étonnamment jeu égal sur la période récente.
Un finisseur identique, un créateur différent
Les statistiques sont troublantes de symétrie. Lors de ses 16 derniers matchs avec le Real Madrid (Liga et Ligue des Champions confondues), l’ailier a inscrit 5 buts. Sur ses 16 dernières apparitions avec le Brésil (Copa América, éliminatoires, amicaux), il affiche exactement le même total : 5 buts. Dans les deux cas, sa moyenne est de 0,31 but par match.
Cependant, la différence saute aux yeux dans la participation au jeu. Avec le club madrilène, Vinicius délivre deux fois plus de passes décisives (0,25 par match) qu’avec la Seleção (0,13). Si son instinct de buteur reste intact quel que soit le maillot, son influence créative est nettement bridée lorsqu’il traverse l’Atlantique.
Le poids de l’histoire
Si la forme récente est encourageante, le bilan global de sa carrière montre encore un fossé immense. En 338 rencontres avec le Real Madrid, Vinicius a trouvé le chemin des filets à 111 reprises. En comparaison, son bilan international reste maigre avec seulement 8 buts en 45 sélections. Historiquement, il est presque deux fois moins efficace avec son pays qu’avec son club.
Mais la tendance s’inverse. Le fait d’avoir inscrit 5 de ses 8 buts internationaux lors de ses 16 dernières sorties prouve une montée en puissance indéniable. À l’approche des prochaines échéances internationales majeures, notamment la Coupe du Monde, la courbe de progression de Vinicius avec le Brésil incite à l’optimisme. Le défi est désormais clair : aligner définitivement ses standards internationaux sur ceux, galactiques, qu’il affiche chaque week-end en Espagne.