Les prix des voitures d’occasion sont à nouveau à la hausse

L’incertitude entoure toujours le marché des voitures d’occasion, l’acheteur attend une baisse des prix vu l’augmentation de l’offre de voitures neuves dans les prochains mois. De nombreux vendeurs sont convaincus que le marché restera dans son état actuel pendant des semaines, ce qui les a poussés à augmenter les prix afin de compenser les pertes subies il y a quelques mois.

Tous ceux que nous avons rencontrés sur le marché des voitures à Tidjelabine sont d’accord pour dire que le marché est toujours instable et que les prix sont élevés, en particulier pour les voitures d’occasion de moins de 10 ans, qui intéressent les personnes à faible revenu et les travailleurs journaliers.

Il était huit heures du matin lorsque nous nous sommes approchés du marché des voitures à Tidjelabine, à Boumerdes, situé le long de la route nationale numéro 5. Plus nous nous approchions de l’espace réservé au marché, plus la circulation devenait dense et les terres agricoles avoisinantes se transformaient en espaces de stationnement pour les clients. Les gendarmes étaient également présents aux abords du marché pour réguler la circulation et faciliter le déplacement des voitures.

« Maruti » 2012 à 73 millions

L’activité est intense sur le marché et les clients se déplacent dans toutes les directions à la recherche d’un véhicule qui leur convient, en fonction de leur pouvoir d’achat. Les voix des vendeurs se font entendre à travers les haut-parleurs et des nuages de fumée de viande grillée s’élèvent des braises.

Au milieu de cette scène, un groupe de clients se rassemble autour d’une petite voiture de fabrication japonaise en bon état, ou comme les Algériens aiment l’appeler, « propre ».

Un client demande au propriétaire de la Maruti mise en vente : « Combien en voulez-vous ? » et il répond : « 65 millions de centimes… et le prix de vente est fixé à 73 millions de centimes ». Le client regarde à droite et à gauche, murmure avec son compagnon et s’en va en disant : « Maruti 2012 à 73 millions de centimes ! ».

Un client déclare: « Depuis les premières heures du matin, je cherche un véhicule dont le prix ne dépasse pas 80 millions de centimes, mais j’ai été surpris par la hausse des prix. Est-il possible qu’une petite voiture de plus de 24 ans soit proposée à 90 et 100 millions de centimes ? Les prix sont élevés et ceux qui disent qu’ils ont baissé se trompent ».

120 millions de centimes pour l’achat d’une petite voiture

Au cours de notre visite parmi les voitures exposées, il est apparu que le marché reste instable, et certains initiés ont révélé que les prix continuent de fluctuer, en particulier pour les voitures anciennes. Certains des personnes interrogées ont attribué cette instabilité à la pénurie de voitures neuves, en attendant que certaines sociétés d’assemblage de voitures en Algérie commencent à produire, ce qui augmentera l’offre pour absorber la demande et faire baisser les prix.

Quant aux petites voitures asiatiques fabriquées entre 2009 et 2014, leurs prix sont « exorbitants », selon les clients interrogés.

Un client a assisté à la vente d’une voiture de type Chevrolet Spark, fabriquée en 2012, après de longues et difficiles négociations entre le vendeur et l’acheteur, les deux parties sont finalement tombées d’accord sur un prix de 120 millions de centimes.

Une autre vente a été observée ; une voiture Maruti 2012 en bon état, dont le compteur n’affichait pas plus de 90 kilomètres. Les clients se sont rassemblés autour d’elle et ont demandé le prix de vente. Finalement, l’un des clients a montré son intérêt pour la voiture et a fini par l’acheter pour 69 millions de centimes, après avoir augmenté le prix de 65 millions de centimes.

Malgré la hausse des prix des voitures d’occasion, qu’elles soient anciennes ou neuves, de nombreux clients ont réussi à trouver des véhicules qui leur conviennent. C’est le cas d’un client qui a payé 100 millions de centimes pour acheter une voiture « Alto ». Selon lui, sa famille avait besoin d’une voiture après avoir passé près de deux mois sans moyen de transport pour leurs déplacements quotidiens.

Un autre client, à l’intérieur du marché de Tidjelabine déclare : « Pour acheter un véhicule modeste, il faut payer au moins 120 millions de centimes, c’est ce que j’ai conclu lors de mes récentes visites sur différents marchés de voitures d’occasion à Alger et dans ses environs ». Et il ajoute : « Le marché est toujours instable et les choses ne sont pas encore claires, en raison de l’absence de voitures neuves dans les différentes usines actives en Algérie. C’est pourquoi j’ai décidé d’acheter une voiture de peur que les prix n’augmentent davantage dans les prochaines semaines ».

Quant aux voitures de moins de trois ans avec des marques européennes et asiatiques, leurs prix ont légèrement baissé par rapport à la période précédente, comme nous l’avons constaté lors de notre tournée d’observation sur le marché. Les propriétaires de ce type de voitures, en particulier les vendeurs, ont confirmé que le marché connaît une stagnation inhabituelle, en particulier après l’autorisation d’importer des voitures neuves de marques européennes et asiatiques.

Inflammation des prix des petits camions commerciaux

À l’approche du mois de Ramadan, la demande de petits camions pour le transport de marchandises et l’exercice d’activités commerciales augmente, ce qui a fait monter leurs prix de manière significative, comme nous l’avons constaté lors de notre tournée.

Bien que le prix d’un petit camion de type « D.F.A.M » soit estimé à 162 millions de centimes dans les points de vente agréés en Algérie, le prix des camions d’occasion reste élevé sur le marché des voitures d’occasion, où leur valeur est estimée entre 120 et 135 millions de centimes. Étant donné l’absence de ces nouveaux camions dans les points de vente, leurs prix restent élevés.

Un client demande: « Est-il raisonnable que la différence de prix entre un camion neuf de type « D.F.A.M » et un camion d’occasion de 2018 soit estimée à plus de 40 millions de centimes ? » Et il ajoute : « Profitez de l’approche du mois de Ramadan et de la pénurie de nouveaux camions pour faire monter les prix à des niveaux record ».